Guerre d'Espagne

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        • Le film de gauche : fenêtre ouverte sur l’Espagne et auxiliaire de la solidarité ²

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            • Pavillon de l'Espagne républicaine dans "Paris 1937, exposition internationale des arts et techniques" - Réal : Anonyme - 1937, N/B, sonore, 21min (photogramme).

            • L’Espagne fut un champ international de mobilisation pour les organisations de gauche préoccupées de construire une ligne de front antifasciste.  En France, la guerre d’Espagne tint une place de premier plan dans la production et l’activité de diffusion du cinéma militant du front populaire (à l’inverse de la production commerciale courante). Le nombre et la diversité des films conservés aujourd’hui dans le fonds audiovisuel du PCF-Mouvement ouvrier et démocratique l’attestent : productions militantes françaises mais aussi commandes d’organismes internationaux de solidarités, films républicains espagnols…

              Extraits d’un entretien de Ciné-Archives avec Bert Hogenkamp, chef d’études à l’institut néerlandais de l’image et du son, professeur à l’université d’Utrecht / Pays-Bas.

        • La mise en place d’un cinéma pro-républicain au début de la guerre d’Espagne

            • Cette mise en place est le fait de techniciens de gauche -surtout à Barcelone- qui s’engagent sous l’égide du CNT-FAI. Ils réalisent non seulement des actualités, mais essayent aussi d’en transformer le mode de production, bref, de collectiviser le travail. Ce n’est que plus tard, à Madrid, que le gouvernement établit une production « normale » de courts métrages et d’actualités, par le biais de la société Film Popular, à l’exemple du film « Sanidad en el Frente y en la retaguardia » (1937) qui expose le travail des « milices de la santé” crées pour porter secours aux Madrilènes après les bombardements de juillet 1936.

              Hors d’Espagne
              Il se crée partout des sociétés d’aide à l’Espagne Républicaine qui ont un fort besoin de films utilisables à des fins d’information (Il était important de montrer d’autres images sur l’Espagne que celles des firmes d’actualités qui étaient en général neutres ou pro-Franco), et pour amener le public à apporter son soutien à la cause espagnole. L’idée vient tout naturellement d’envoyer des cinéastes progressistes en Espagne dans ce but bien précis.

            • Mise en valeur de l'enrôlement de volontaires dans les milices de la santé républicaines : "Sanidad en el Frente y en la retaguardia" - Réal : anonyme - 1937, N/B, sonore V.O. espagnole, 11min (extrait).
            • La zone de guerre dans Madrid assiégée en 1937 : "Victoire de la vie" ("Return to life")- Réal : Herbert Kline, Henri Cartier-Bresson - 1937, N/B, sonore, 48min (extrait).
            • Il s’agit de jeunes cinéastes documentaristes et de photographes qui sympathisent avec l’idée du Front Populaire, croient en la justesse de la cause républicaine, et sont opposés à l’intervention allemande et italienne en Espagne. Ces gens d’image ont déjà l’habitude de travailler en petite équipe et sans moyens suffisants. Parmi eux Joris Ivens est déjà connu pour son œuvre de films militants. Mais pour les autres, c’est une grande première. A l’exception des russes (Roman Karmen), aucun des cinéastes qui se rendirent en Espagne n’avait l’expérience du front, à l’image d’Henri Cartier-Bresson qui réalisa « Victoire de la vie » pour la Centrale sanitaire internationale (1937) et "L’Espagne Vivra » pour le Secours Populaire Français (1939).

              D’autres réalisateurs étrangers, sans se rendre en Espagne, ont réalisé des films de compilation, ou bien des films sur l’aide en dehors d’Espagne, par exemple sur le recueil des enfants basques en Angleterre ou en France. C’est le cas de Jean-Paul Le Chanois qui co-signe « Espagne 1937 » et « Aide à le centrale sanitaire internationale aux réfugiés espagnols » (1938-39).
              Il y eut, enfin, un troisième groupe de cinéastes engagés : les amateurs. Par hasard, mais aussi à dessein, des « visiteurs » ont filmé en Espagne. En raison de l’importance des événements, leurs matériaux prirent parfois une autre dimension et furent projetés en séances publiques.


              2 Ce titre fait référence à deux citations de Bert Hogenkamp : l’une du cinéaste Ivor Montagu, à propos de son film “Defence of madrid” (1936), qui ouvrit, selon lui, “une fenêtre sur l’Espagne”, et l’autre d’un slogan publicitaire des Films Populaires paru dans l’Humanité du 11 janvier 1939 : “le Cinéma Auxiliare de la solidarité".