Guerre d'Espagne

ciné-archives
        • La Production des films

            • Animation détaillant l'action de la Centrale sanitaire internationale (CSI) en faveur de l'aide médicale à l'Espagne républicaine : "Victoires de la vie"-Réal : Herbert Kline, Henri Cartier-Bresson 1937, N/B, sonore, 48min (extrait).
            • La majorité des films étaient des commandes d’organismes de solidarité. Des organisations de gauche soutenaient les cinéastes. Le gouvernement républicain les aidait pour l’hébergement et le transport sur place. Les cinéastes devaient payer eux-mêmes le voyage et la pellicule.
              De l’argent fut aussi nécessaire pour adapter des films en versions françaises ou anglaises (Jean Renoir, par exemple, écrivit la version française de "Spanish Earth", "Terre d'Espagne"). Pour les films espagnols, le gouvernement républicain tenait à disposition des copies afin qu’elles soient soutitrées ou adaptées dans une autre langue.

              Les partis pris de la réalisation
              L’intention affichée des films pro Républicains était d’éveiller la sympathie des spectateurs pour la cause de la République espagnole et de les amener à faire des dons en espèces. Ceci détermine la plupart des thèmes des films : Madrid, ville de culture assiégée par Franco, bombardements fascistes sur une population sans défense, aide internationale... Ces thèmes sont souvent traités en opposition : démocratie contre fascisme, construction/destruction, sous-armement/profusion d’armement moderne, humain/inhumain…

        • La distribution et l'impact des films à l'étranger

            • La distribution des films à l’étranger
              En général, cette distribution fut assurée par les sociétés de distribution de gauche déjà existantes, comme Les Films Populaires en France, Kino en Angleterre, ou Garrison Films aux Etats Unis. Il s’agissait de projections en circuit non commercial, organisées par les associations d’aide humanitaire à l’Espagne, et qui donnaient lieu à des collectes.
              Des projections de "Cœur d’Espagne" en plein air furent, par exemple, organisées par le journal l’Humanité, dans toutes les villes-étapes du Tour de France de 1938…

              La diffusion dans les salles de cinéma commerciales était beaucoup plus difficile, parce que ces films n’étaient pas considérés comme ayant du « potentiel box-office », et aussi à cause de la censure qui ne les épargnait pas. Aux Pays-Bas, par exemple, la censure redoutait tout ce qui pouvait être interprété comme anti-allemand, en raison de la neutralité des Pays-Bas.

              L’impact des films
              Bien qu’ayant rarement réussi à atteindre un public qui n’était pas déjà convaincu, ces films ont joué un rôle important dans la mobilisation en faveur de la cause républicaine, notamment pour drainer des dons financiers.
              La critique de cinéma ne s’est pas intéressée à ces films. Dans la presse de gauche, on ne trouve de mentions abondantes que dans les colonnes en rapport avec des meetings et des réunions.


              L'entretien intégral de Ciné-Archives avec Bert Hogenkamp a paru dans le hors série de l’Humanité “1936-2006, cette guerre qui hante l’Espagne” - septembre 2006.

            • Le tour de France croise la route d'enfants réfugiés espagnols : Magazine Populaire N°1 - Réal : anonyme - 1938, N/B, sonore, 34min (extrait).