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00:00:00:00 | 00:02:01:00 | 00:02:01:00 | Présentation de la ville de Tunis, 3 millions d'habitants dans ce protectorat français. Différentes vues de la ville et de ses avenues bordées de palmiers. Un défilé militaire accompagne l'arrivée dans la ville de son altesse Le Bey Mohamed Pacha, du Résident général de France en Tunisie, Louis Périllier, et de l'Archevêque de Carthage. Le commentaire est d'emblée sans équivoque : "Monsieur le Résident Général veille jalousement à protéger les intérêts du gouvernement français sur les terres tunisiennes. Cette tutelle que représente le drapeau tunisien encadré de deux drapeaux français. On célèbre la mémoire de Jules Ferry, lui qui délcarait « La colonisation est une des meilleures affaires auxquelles on puisse se livrer. C'est pour cela qu'il nous fallait la Tunisie, c'est pour cela qu'il fallait l'Indochine. Nous ne les quitterons jamais! » | |
00:02:01:01 | 00:02:47:00 | 00:00:45:24 | La caméra quitte les berlines élégantes pour montrer les richesses naturelles du pays : dattes, champs de blé et d'oliviers, phosphate, charbon... Richesses destinées à l'exportation (00:02:26:00 des ballots de blés sont chargés par une grue sur un cargo). | |
00:02:47:01 | 00:04:20:00 | 00:01:32:24 | --- Dénonciation du colonialisme, de l'Empire romain à l'Empire colonial français --- Images de ruines romaines (Dougga? Capitole de Sufetula? El Jem?). "Car c'est le sort de tous les empires de s'écrouler, et de ces antiques cités, de ces palais, de ces temples, il ne reste que des ruines" (on voit des enfants, des ânes marcher sur ces vestiges) 00:03:40:00 Fumée de cheminées industrielles : "Refusant de tirer les leçons de l'histoire, l'impérialisme français dresse vers le ciel de nouvelles colonnes. Voici celles qui soutiendront le futur hôtel de police. Il érige des hôtels de ville, un ministère des finances, des casernes, des buildings pour les banques, des maisons pour les banquiers, un opéra fastueux..." Images de ces bâtiments, et des tunisiens miséreux qui passent devant. | |
00:04:20:01 | 00:07:01:00 | 00:02:40:24 | --- La spoliation des terres --- Un vieil homme aveugle prend le relais de la voix off : il cultivait un lopin de terre en famille où il cultivait des légumes (images de labour avec une charrue tirée par un âne, puis 00:05:00:00 scène de marché ; 00:05:20:00 les enfants jouent pendant que les femmes font cuire le pain dans le four en terre cuite). 00:06:30:00 "Cette terre qui nous faisait vivre, un colon nous en a chassé, prétendant l'avoir achetée. (...) Ils ont volé les meilleurs terres du pays et chaque année s'en accaparent de nouvelles." | |
00:07:01:01 | 00:09:18:00 | 00:02:16:24 | --- L'exode des Tunisiens expropriés --- Les chemins se remplissent de familles en quête de nouvelles terres ; des femmes portent leurs enfants dans leurs bras, et des mules portent les maigres possessions des familles. Le problème principal est celui de l'eau : comment faire pousser des légumes sur une terre aussi aride, quand tous les points d'eaux sont accaparés par les colons ? Opposition entre les plans montrant les réfugiés, et les troupeaux biens nourris des grands propriétaires, sur leurs domaines à la végétation luxuriante. "L'eau coule avec abondance dans ces propriétés privées. Ceux qui passent n'ont le droit que d'étancher leur soif et de repartir en rêvant d'une vie où l'eau serait le bien de tous." | |
00:09:18:01 | 00:10:05:00 | 00:00:46:24 | Pour subsister, certains se font embaucher comme ouvriers agricoles "sur les riches terres qu'on leur a volées". Les conditions de travail y sont effroyables, tout comme le logement (vue de tentes et de masures en paille et en terre). La répression est sévère, et l'on n'hésite pas à tirer sur les grévistes, fussent-ils des femmes enceintes, comme au domaine de l'Enfida en 1950. | |
00:10:05:01 | 00:12:50:00 | 00:02:44:24 | ---- Le mal logement --- Certains émigrent à Tunis, et s'entassent dans des bidonvilles en terre caillouteuses au abords de la capitale. "Et toujours il en arrive de nouveaux". Les hommes portent de lourds paniers, les enfants travaillent, et les femmes vont chercher l'eau à plus de 2 km. 00:11:37:00 Certains ont trouvé refuge dans des grottes. Une fois les grottes pleines, les derniers arrivés ont dû se résoudre à construire des baraques avec des bouts de planches, de fer et de détritus en tous genres. | |
00:12:50:01 | 00:13:43:00 | 00:00:52:24 | "Pendant ce temps le Résident Général proclame son dévouement au peuple de Tunisie. M. le Résident assure que la France est là pour contribuer au développement de la Tunisie, pour assurer le bonheur des tunisiens." Images des militaires défilant dans la ville, puis de chiffonniers dans une décharge. | |
00:13:43:01 | 00:16:47:00 | 00:03:03:24 | ---- Les manques en termes d'éducation et de santé --- 45% des enfants meurent de sous alimentation ; beaucoup des survivants ont des handicaps lourds. Plan sur des enfants, puis sur des mendiants. Les enfants sont rongés par les mouches et travaillent dès leur plus jeune âge. 9% d'entre eux vont à l'école, et dans des conditions rudimentaires (par terre dehors, ou dans un camion abandonné). 00:15:39:00 Le bilan sanitaire de la colonisation : rachitisme, tuberculose, cécité, paludisme, dysenterie, typhus. La Tunisie compte 472 médecins...00:16:11:00 On voit une femme européenne, bien habillée au milieu des indigents : "La charité n'y peut rien, de toute façon elle est hypocrite. Le paternalisme officiel ne peut masquer les crimes de ceux qui construisent des palaces climatisés pour la police, à côté d'un misérable hospice dont la pancarte ment (soins gratuits aux indigents)" : deux hommes gisent par terre à l'entrée, faute d'avoir obtenu le droit d'entrer à l'hospice. | Bidonville - Mendiant |
00:16:47:01 | 00:21:18:00 | 00:04:30:24 | --- La spoliation des matières premières du pays --- Des hommes chargent de très lourds fardeaux sur des bateaux à destination de l'Europe. Images des mines de sel : "Pas de machines, le cheptel humain est moins cher, qu'importent les pieds rongés par le sel". 00:18:10:00 Les mines de charbon, et les milliers d’accidents du travail qui s'y produisent faute de mesures de sécurité. "Voilà des années que nous vieillissons à niveler la montagne, pour ériger des palaces aux colonialistes, pas pour nous loger. Piller, c'est ce qu'ils appellent mettre en valeur. " 00:19:59:00 Chaque matin, un train conduit des milliers d'ouvriers à l'une des plus grandes réserves de phosphate au monde. 10 000 wagons sont extraits quotidiennement. Un port moderne a été construit spécialement pour exporter le phosphate, à Sfax. | |
00:21:18:01 | 00:24:15:00 | 00:02:56:24 | --- La gronde sociale et l'essor des syndicats --- Depuis les années 1930, les grèves se succèdent. la répression est terrible, mais "l'union se renforce autour des morts". 00:22:12 :00 De jeunes syndicalistes parcourent le pays, et répandent des nouvelles des grèves qui éclatent ici et là. Le film insiste sur la personnalité d'un vieux syndicaliste, Hassen SAADAOUI (précédemment orthographié Hassan Zadahou), qui a passé de nombreuses années en prison pour ses activités. Il parcourt les chantiers et appelle les paysans, les ouvriers et les mineurs à l'union. Gros plans sur des visages de travailleurs attentifs pendant qu'il leur parle. | |
00:24:15:01 | 00:25:37:00 | 00:01:21:24 | La répression menace : images de tanks au garage, prêts à être utilisés, de magistrats défilant. Le commentaire égrène les "expéditions punitives" contre les étudiants, les travailleurs du blé, du sel. Le journal L'Avenir rend compte des massacres perpétrés sur le peuple tunisien. La famine fait rage : 00:25:05:00 Plan sur un homme squelettique dans les rues de Tunis. | |
00:25:37:01 | 00:27:50:00 | 00:02:12:24 | --- Vers la victoire finale --- L'agitation grandit : les tunisiens veulent "chasser hors du pays les Français et leurs patrons américains". Vues d'une manifestation dans les rues de Tunis. Les banderoles proclament : "Unité", "Union contre la répression colonialiste", "Paix" en français et en arabe. Le salut, dit le commentaire, est dans l'union, pour la terre, la paix, et le pain. |