Né en 1908 dans une famille bourgeoise, Louis Daquin fait des études de droit et de commerce mais s'oriente vers une carrière cinématographique. Assistant-réalisateur dans les années 1930, notamment de Jean Grémillon, Louis Daquin passe à la réalisation pendant la guerre avec "Nous les gosses" (1941), "Madame et le mort" (1942), "Le Voyageur de la Toussaint" (1942) et "Premier de cordée" (1943). Il entre au PCF en 1941 pour résister à l’Occupation et rejoint la section cinéma du Front national en 1942. Dès la création du Comité de Libération du cinéma français (CLCF), Louis Daquin s'investit pour préparer la libération du cinéma français : il est nommé président du CLCF en septembre 1944. A l’automne 1944, il devient président de la Coopérative générale du cinéma français, la CGCF. Dans l'Après-guerre, Louis Daquin s'implique particulièrement dans le combat syndical sous la bannière de la CGT spectacle en tant que secrétaire général du Syndicat des techniciens du film. Militant communiste actif, Louis Daquin tente de concilier ses aspirations politiques et cinématographiques avec des films comme "Patrie" (1945), "Les Frères Bouquinquant" (1947), "Le point du jour" (1949) ou "Maître après Dieu" (1950). Il coordonne parallèlement la réalisation de courts-métrages militants pour le PCF ("Nous continuons la France" en 1946, "Au service de la France et de la République" en 1947), la CGT ("La grande lutte des mineurs", 1948), le Mouvement de la paix ("La bataille de la vie", 1949). Au début des années 1950, en raison du climat de Guerre froide, Louis Daquin rencontre de multiples difficultés professionnelles. Il est donc obligé de se tourner vers des activités telles que l'adaptation française de films d'Europe de l'Est. Louis Daquin est ensuite sollicité pour participer à des coproductions avec l'Europe de l'Est : en 1954 il réalise "Bel ami" en Autriche, qui subit les affres de la censure en France. En 1957, Louis Daquin part tourner "Ciulinii Baraganului" ("Les chardons du Baragan") en Roumanie puis, en 1959, "Trube Wasser" ("Les arrivistes") en Allemagne de l'Est. Au début des années 1960, il dirige de nouveau un film en France, "La foire aux cancres" (1963), qui est son dernier long-métrage. Pour la municipalité communiste de Gennevilliers, il exécute "Naissance d’une cité, Gennevilliers" en 1964. De 1970 à 1977, Louis Daquin est directeur des études à l’IDHEC ; en 1978, il est élu coprésident de la Société des réalisateurs.
En outre, Louis Daquin est l'auteur de deux ouvrages inspirés par son itinéraire dans le monde du cinéma, Le cinéma, notre métier (1960) et On ne tait pas ses silences (1980). Il décède en 1980.