Né en 1942, Il fut réalisateur, scénariste, producteur et essayiste. Il était aussi le président du Centre de création Périphérie, issu de l'unité Audiovisuelle de la Maison de la Culture de la Seine-saint-Denis.
Dès après les États généraux du cinéma de Mai 68, Jean-Patrick Lebel rejoint la petite équipe de Dynadia. Ce collectif porte l'ambition de renouveler l'expression audiovisuelle du PCF en la mettant à l'heure du Programme commun. Ce sera l'affaire de la société Uni/Ci/Té, créée avec l'aval du Comité central en 1971. Comme ses autres membres, Jean-Patrick Lebel n'a pas la trentaine et s'adonne avec passion au militantisme et au cinéma : secrétaire de la cellule du cinéma, essayiste à la Nouvelle Critique et réalisateur à Uni/Ci/Té… Pour le PCF, il réalise "Le Choix" en 1970, "Vivre Mieux changer la vie" en 1972 ; en 1976, il filme le 22ème congrès... Mais surtout, il est de toutes les joutes théoriques sur le cinéma militant. Celles-ci l'opposent notamment aux Cahiers du cinéma et à la revue Cinéthique sur la question de la nature "idéologique" du cinéma : le cinéma est-il consubstantiellement bourgeois et par conséquent ses représentations doivent-elles être systématiquement déconstruites ? Oui, répondent les Cahiers. Non, répond Lebel pour qui la dimension idéologique et militante du cinéma tient avant tout à l'usage qu'on en fait, à l'expression qu'on lui donne... Ses articles théoriques qui ont défrayé la chronique cinéphile au tournant des années 70 ont été rassemblés dans "Cinéma et idéologie" publié en 1971 aux Éditions Sociales dans la collection des essais de la Nouvelle Critique.
Il décède en novembre 2012.

Auteur : Julie Cazenave